jeudi 20 mars 2014

Avec Camus II, de Rondeau à Lebesque

Cet ensemble "Avec Camus tome II" regroupe les textes suivants :

1- Camus ou les promesses de la vie par Daniel rondeau
2- Camus, nouveaux regards sur sa vie et son oeuvre par Payette/Olivier
3- Camus par lui-même par Morvan Lebesque


1- Camus ou les Promesses de la vie

(Voir aussi mon article détaillé intitulé   Rondeau, Les Promesses de la vie)  

Camus ou les promesses de la vie est un essai du romancier, éditeur, journaliste et diplomate Daniel Rondeau sur la vie et l'œuvre de l'écrivain Albert Camus.
 
Référence : Daniel Rondeau, "Camus ou les promesses de la vie", éditions Mendès, novembre 2005,174 pages, isbn 2-85-620461-9
 
« La littérature française était un jardin » écrit Daniel Rondeau en préambule. Un beau texte, « un texte inspiré, écrit Jean-Marc Parisis 1, l'ouvrage est richement illustré (.. .). Beau programme auquel ce livre solaire pourrait servir de socle en ces temps boueux. »
 
Lundi fatidique que ce 4 janvier 1960 où Albert Camus trouve la mort dans l'accident d'une Facel Vega que conduisait son ami Michel Gallimard. Fauché en pleine gloire, à peine deux ans après avoir reçu le Nobel de littérature. Un demi siècle plus tard, il est toujours autant d'actualité, l'homme, « ni bourreau, ni victime » comme il l'affirmait, qui parlait avec son cœur, n'a rien perdu de son humanité, son œuvre atteste de ses engagements, de cette ardeur qu'il voulait communiquer, de ses doutes aussi parce que tout n'est pas uniforme, univoque, que « la vérité est toujours à construire, comme l'intelligence, comme l'amour », et que l'Algérie est une blessure ouverte à tout jamais.
 
« Ses douleurs, sa joie d'exister, sa capacité d'espérer, ses silences et ses livres, conclut Daniel Rondeau, appartiennent à chacun d'entre nous, de part et d'autre de la mer »

Données complémentaires

  • J. Majault, Camus, révolte et liberté, Le Centurion, collection Humanisme et religion, 1965
  • Nguyen Van Huy, La métaphysique du bonheur chez Camus, Neuchâtel, 1964
  • Revue Esprit, janvier 1950 : Emmanuel Mounier , Albert Camus ou l'appel des humiliés

Notes et références

  1. Jean-Marc Parisis, dans L'Express du 8 Décembre 2005


    

2- Camus, nouveaux regards sur sa vie et son œuvre

Camus, nouveaux regards sur sa vie et son œuvre est un essai biographique sur l'écrivain Albert Camus, écrit par Jean-François Payette et Lawrence Olivier, portant sur sa vie et son œuvre.
 
Référence : JF Payette & L Olivier, "Camus, nouveaux regards sur sa vie et son œuvre", éditions Presse de l'université du Québec, 166 pages, 2004, isbn 978-2-7605-1506-2
 
Décidément, Camus n'en finit pas de redevenir actuel ou 'à la mode'. Le cinquantième anniversaire de sa mort a suscité un nouvel engouement pour l'homme et sa pensée. La base des travaux de Jean-François Payette et Lawrence Olivier 1 est d'expérimenter la pensée de Camus. En ce sens, c'est un livre surprenant qui ne cherche pas le signifiant d'une œuvre, son 'idéité', mais de s'en servir pour développer ses possibilités.
 
« Pour Albert Camus, nous restons toujours libres, écrit Jean-François Payette, libres de nous battre contre les conditions qui nous accablent. » C'est ce qu'il décrit dans des ouvrages comme L'Homme révolté, Les Justes ainsi que La Peste. C'est la révolte. Mais il faut d'abord en passer par l'absurde, et c'est Caligula et Sisyphe. Il n'a pas malheureusement eu le temps de développer le dernier volet de son triptyque qui devait rejoindre l'amour et la mesure car son œuvre s'est achevée « Un certain 4 janvier 1960. »
 
Pour Camus, il serait absurde de se borner à des principes idéologiques, poursuit Jean-François Payette... Ce qui compte, c'est de la défendre (la vérité) car dit Camus « L'Homme n'a pas besoin d'espoir, il a besoin de vérité. » C'est ce genre de position, ce refus par exemple s'assujettir l'homme à un régime, à une idéologie, qui lui a valu les foudres de Sartre.

Structure

  • Un certain 4 janvier 1960... plongé dans l’univers d’Albert Camus, (sous forme de nouvelle), Jean-François Payette
  • Camus: un homme de lucidité, Jean-François Payette
  • Albert Camus ou la politique de Sisyphe, Roger Payette
  • Morale et esthétique chez Camus, Céline Huyghebaert
  • Absurde et révolte : chaos et élément rebelle, Lawrence Olivier
  • L’absurde, la révolte et la fin de l’histoire chez Albert Camus, Frédérick Bruneault
  • Albert Camus: une vie, une œuvre, Gérard Boulet

Données complémentaires

Notes et références

  1. Jean-François Payette enseigne la science politique à l'université du Québec à Montréal, est coauteur du livre Le nationalisme repensé en 2007 et Lawrence Olivier également enseignant en science politique à l'université du Québec à Montréal et auteur de plusieurs ouvrages : Le savoir vain (1998), À chacun sa quête (2000), La politique par le détour de l’art, de la philosophie et de l’éthique (2001), Contre l’espoir comme tâche politique (2004).

3- Albert Camus par lui-même

Albert Camus par lui-même est un essai paru en 1963 du journaliste et essayiste Morvan Lebesque sur l'œuvre de l'écrivain Albert Camus.
 
Référence : Morvan Lebesque, "Albert Camus par lui-même", éditions Le Seuil, 189 pages, 1983

Le temps d'Alger

Pour la famille Camus et les "pieds-noirs" de condition modeste, l'Algérie de la Belle époque n'a rien d'une sinécure et rien d'un éden non plus. Camus a assez peint son quartier ouvrier de Belcourt pour qu'on ait une idée exacte de leur situation quand, après la mort du père, la mère et ses deux fils doivent revenir vivre chez la grand-mère à Alger 1. À travers les récits largement autobiographiques de L'Envers et l'endroit, il décrit sa vie à Alger, l'atelier de l'oncle tonnelier qui vivait avec eux 2 ou sa passion pour le football qui le poursuivra toujours et ses "exploits" comme gardien de buts Au R.U.A, le Racing-club Universitaire d'Alger. Il passe de l'école de son quartier et la tendre affection qu'il portera toujours à son instituteur monsieur Germain 3 au lycée du centre-ville où il verra concrètement la différence entre quartier riche et quartier pauvre mais où il va rencontrer aussi des professeurs qu'il apprécie et qui l'apprécient en retour comme le philosophe Jean Grenier qui deviendra "son ami et son maître" 4.
 
Les principaux chapitres
  • Les soleil et l'histoire
  • L'absurde
  • Homme, rien qu'homme
  • L'exil et le royaume
  • Camus aujourd'hui
Sa première grande passion outre le football- qui ne se démentira jamais, c'est le théâtre. L'action théâtrale sous toutes ses formes : aussi bien l'écriture que la mise en scène et même faire l'acteur 5 ou diriger un festival.
Dans sa jeunesse, ce fut d'abord le Théâtre du Travail qui devint le Théâtre de l'Équipe. (Pour lui, tout un symbole). il écrira à cette époque un texte symptomatique de son conception du théâtre dans un fascicule intitulé Manifeste de Poésies et Théâtre. Lui pour qui l'amitié est fondamentale y rencontre ceux qui resteront toujours ses amis, l'écrivain Gabriel Audisio, quoi qu'il arrive, qu'il défendra vigoureusement au besoin comme Claude de Fréminville. « Je comprends ici, écrit-il, ce qu'on appelle gloire : le droit d'aimer sans mesure. »

La guerre et l'absurde

Le 2 septembre 1939, il veut partir pour la Grèce... mais la guerre le rattrape; ce sera pour beaucoup plus tard. Pour le moment, il est 'persona non grata' à Alger et son ami Pascal Pia lui décroche un emploi de journaliste à Paris-soir. Il est à Paris. Fin décembre 1940, il se marie à Lyon avec Francine avant d'aller vivre avec sa jeune femme à Oran dans sa famille. Là, il découvre la ville qu'il appellera "le minotare", ce contraste qu'il le frappe entre Oran et Alger et sa nostalgie pour cette dernière.
 
Mais la maladie le rattrape et il part dans la Haute-Loire au Panelier pour se reposer et offrir à ses poumons malades l'air vivifiant de la montagne. Il fait le point, il a déjà publié des nouvelles autobiographiques, L'Envers et l'endroit puis Noces et le cycle de l'absurde est largement entamé : L'étranger et Caligula sont terminés, Le Malentendu bien avancé et Le Mythe de Sisyphe commencé.
La-bas, c'est la guerre qui va le rattraper. Peu à peu, sous l'influence de Pascal Pia en particulier, il va s'y impliquer jusqu'à sa participation au journal Combat qu'il va ensuite diriger et la publication de ses Lettres à un ami allemand.

Combat et journalisme

Son après-guerre sera surtout fait de combats, défense et illustration de ses idées dont on retrouve les principaux textes dans le tome II de ses Carnets. C'est le temps de son combat contre Franco chaque fois qu'il peut, dans ses articles, ses discours ou ses actes (défenses de républicains espagnols emprisonnés). C'est le temps de la parution de L'Homme révolté, les polémiques qui vont se développer à son propos puis la rupture avec les existentialistes et Jean-Paul Sartre.

  

Données complémentaires

Notes et références

  1. Il évoque ce temps en ces termes « Je vivais dans la gêne mais aussi dans une sorte de jouissance [...] Ce n'était pas la pauvreté qui ferait obstacle à mes forces : en Afrique, la mer et le soleil ne coûtent rien. »
  2. Que l'on retrouve aussi dans la nouvelle Les muets (L'exil et le Royaume)
  3. Auquel il dédiera ses Discours de Suède
  4. Auquel il dédiera L'homme révolté et qu'il décrit au début de Le Premier homme
  5. Voir par exemple Camus en costume d'époque dans le rôle d'Olivier le Daim de Gringoire par La compagnie théâtrale de Radio-Alger avec qui il partit en tournées 

Voir aussi

  • J. Majault, Camus, révolte et liberté, Le Centurion, collection Humanisme et religion, 1965
  • Revue La table ronde, numéro spécial, février 1960
  • Revue La N R F, numéro spécial, mars 1960
  • Société des Études Camusiennes
  • Yann Férec, Morvan Lebesque au Canard Enchaîné, Mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine, Brest, 1997
  • Morvan Lebesque le breton
       
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