Dans la biographie qu’il écrivit sur son ami Albert Camus, l’écrivain Jean Grenier évoque le voyage qu’ils entreprirent tous deux en Bretagne.
C’est le 4 août 1947 qu’ils partent en direction de
Rennes. Ils y passent la nuit et prennent le lendemain la direction de
Saint-Malo dans une campagne couverte de genêts et de bruyères et font
une longue halte à Combourg. Devant les grilles du château, ils
demandent à visiter la chambre de Chateaubriand : « laquelle ? » demande
leur interlocutrice. Stupeur des deux écrivains pour qui la hiérarchie
aristocratique n’a guère de sens. Déception : le parc est défiguré par
des constructions sans charme et la maison a subi des transformations
faites sans grand discernement.
Le château de Combourg
Malgré tout, Camus
trouva dans Combourg et Saint-Malo cette "impression de grandeur" qu’il
aimait et qui lui rappelait Chateaubriand. Par contre, Camus le
méditerranéen ne goûte guère les marées avec leurs énormes reflux et
l’apparition trop parcimonieuse du soleil. Il est également surpris par
le culte rendu aux morts, qu’il trouve démesuré, trop ostentatoire.
Le voyage se poursuit avec leur ami breton, l’écrivain Louis Guilloux qui les emmena à Tréguier visiter la maison d’Ernest Renan,
l’église de belle pierre grise et son cloître. Camus pensait encore à
Chateaubriand et à son style ample, coulé, confiant à Jean Grenier :
« Je voudrais tremper ma plume, l’assouplir. »
- Camus et Jean Grenier
Albert Camus retournera en Bretagne pour se rendre sur
la tombe de son père, mort à la guerre en 1914 et enterré au cimetière
militaire de Saint-Brieuc. C’est à l’occasion de recherches sur sa
famille pour écrire son dernier roman Le Premier homme,
qu’il entreprit ce voyage. Il y retrouva à cette occasion son vieil ami
Jean Grenier, alors retiré dans les Côtes d’Armor, dont il écrivit dans
son roman : « Grenier, que j’ai reconnu comme un père, est né là où mon
vrai père est mort et enterré. » [1]
Autres fiches à consulter sur ce site :
Albert Camus au Panelier (Haute-Loire) et à Lyon en 1943,
Albert CAMUS entre 1940 et 1945.
Albert Camus au Panelier (Haute-Loire) et à Lyon en 1943,
Albert CAMUS entre 1940 et 1945.
Références bibliographiques, œuvres à caractère autobiographique :
"Carnets tome II", Albert Camus, éditions Gallimard, 1962 ;
Albert Camus, Jean Grenier, Louis Guilloux : écriture autobiographique et carnets, actes des Rencontres méditerranéennes, 5 et 6 octobre 2001, Château de Lourmarin, Éditions Folle Avoine, 2003.
"Carnets tome II", Albert Camus, éditions Gallimard, 1962 ;
Albert Camus, Jean Grenier, Louis Guilloux : écriture autobiographique et carnets, actes des Rencontres méditerranéennes, 5 et 6 octobre 2001, Château de Lourmarin, Éditions Folle Avoine, 2003.
* Voir aussi mes fiches en ligne sur d’autres sites :
Albert Camus et Jean Grenier, correspondance 1932-1960, notes de Marguerite Dobrenn, Gallimard, 280 pages, 1981, (isbn 2-07-023175-5)
Albert Camus, souvenirs par Jean Grenier, Camus et Grenier.
Albert Camus et Jean Grenier, correspondance 1932-1960, notes de Marguerite Dobrenn, Gallimard, 280 pages, 1981, (isbn 2-07-023175-5)
Albert Camus, souvenirs par Jean Grenier, Camus et Grenier.
Notes et références
[1] Voir Le Premier homme page 293. Jean Grenier apparaît dans le roman de Camus sous les traits de Victor Malan (Le Premier homme, pages 36 à 38)
[1] Voir Le Premier homme page 293. Jean Grenier apparaît dans le roman de Camus sous les traits de Victor Malan (Le Premier homme, pages 36 à 38)
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